lundi 8 octobre 2007

La Hongrie contemporaine : un pays divisé

Le 23 octobre 1989, le président de la république, Matyas Szürös met fin à la république populaire et proclame solennellement la nouvelle République de Hongrie. À la suite de la chute de l'Union soviétique en 1991, la Hongrie développa des liens plus proches avec l'Europe occidentale, joignit l'OTAN en 1999 et l'Union européenne le 1er mai 2004. Avec la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie, elle forme le groupe de Visegrád.

Le Président de la République, élu par le Parlement tous les 5 ans, a un rôle surtout cérémonial. Il a le pouvoir de nommer le Premier ministre. Le Premier ministre choisit ses ministres et a le droit exclusif de les renvoyer. Chaque personne nommée pour un ministère passe devant un ou plusieurs comités parlementaires dans des auditions consultatives ouvertes et doit être formellement approuvée par le Président.
L'Assemblée nationale de Hongrie (la Országgyűlés), unicamérale, comprend 386 membres. Elle exerce le pouvoir législatif en votant des lois d'initiative gouvernementale ou parlementaire. Un parti doit gagner au moins 5 % du vote national pour former une faction parlementaire. Les élections parlementaires nationales ont lieu tous les 4 ans (les dernières ont eu lieu en avril 2006).
La Cour constitutionnelle (15 membres) juge de la constitutionnalité des lois.

La vie politique en Hongrie se caractérise par des rapports inhabituellement violents et haineux entre la gauche et la droite. La population prend part à cette lutte politique à outrance. Lors des élections législatives de 2002 le pays s’est véritablement scindé en deux. L'importance donnée à ces élections dépassait largement son enjeu réel, la campagne était devenue une « question de vie ou de mort ». Viktor Orban appelait alors à faire barrage au retour des « communistes » censés vendre le pays à l'étranger et trahir les communautés hongroises vivant dans les pays voisins — la question des minorités hongroises avait alors une grande importance dans le débat politique. Quant à la gauche, en rappelant les appels du pied d'Orban envers l'extrême droite du MIEP et son discours de plus en plus nationaliste, elle exhortait la population à défendre la démocratie contre les tendances extrémistes de la droite.
Depuis la situation s'est beaucoup apaisée, même si les tensions restent fortes. Le Fidesz a en grande partie abandonné sa rhétorique nationaliste. Bien que le parti n'ait jamais admis cette analyse, beaucoup considèrent que sa défaite de 2002 est due au fait qu'il a effrayé son électorat plus centriste.
En 2006, la droite hongroise s'attendait à retourner au pouvoir après 4 ans dans l’opposition. Majoritaire dans les sondages jusqu'au mois de mars, le Fidesz a cependant perdu les élections. Cet échec constitue une première dans la vie politique hongroise depuis la transition démocratique dans la mesure où un gouvernement sortant, cette fois la coalition de centre-gauche formée par le MSZP (socialistes) et le SZDSZ (libéraux) réussit à se maintenir au pouvoir. De nombreux analystes attribuent ce nouvel échec électoral du Fidesz à son incapacité de se reformer suite à 2002 et surtout à la rhétorique populiste que ces principaux dirigeants n’ont jamais tout à fait abandonné au cours des dernières années.
Suite à la victoire de la gauche, le premier ministre Ferenc Gyurcsány (arrivé au pouvoir en octobre 2004 suite à un dit « coup » renversant Péter Medgyessy et organisé dans les rangs du MSZP), se lance dans des réformes à vocation surtout néo-libérale. Depuis le début de l’année 2006, le déficit budgétaire du pays risque de nuire au fonctionnement de son service public et de mettre en cause la compétitivité de son économie. Ces réformes, marquées notamment par une hausse des impôts et de licenciements importants dans la fonction publique, sont largement controversées non seulement dans les rangs de l’opposition de droite mais aussi au sein du Parti socialiste.

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